Communiqué de presse en réponse à l’article paru dans le républicain Lorrain du 23 septembre 2000 intitulé « le président de la Sécu chahuté à Sarreguemines »

 

Monsieur Le président de la sécurité sociale affirme dans cet article « il n’y a ni rationnement ni quotas, sauf pour les kinésithérapeutes ». Cela signifie que tous les soins de kinésithérapie et de rééducation ne pourront plus être assurés. Par cette décision, obligation est faite aux professionnels de santé de faire des choix, faisant fi de toute éthique médicale :

- les soins effectués au domicile des patients ne pourront plus être assurés ; leur tarif kilométrique de déplacement n’a pas bougé depuis vingt ans (1frs 60).

-         une sélection arbitraire des soins des malades est imposée par les caisses sous peine de sanctions contre les kinésithérapeutes.

 

La kinésithérapie à double vitesse vient d’être instaurée avec l’aval de monsieur Spaeth, représentant des assurés sociaux. Les patients laissés arbitrairement de côté devront pour se soigner le faire sur leurs propres deniers sans remboursement.

 

Contrairement à ce qu’affirme le président de la sécurité sociale « les professionnels de santé doivent comprendre que leur avenir passe par celui de la sécurité sociale » c’est en réalité, l’avenir de monsieur Spaeth qui passe par l’existence même de la sécurité sociale. Il semble confondre ses propres intérêts et son avenir personnel. Il semble que certains peuvent vivre du social tout en maîtrisant ceux qui assurent l’existence même du social.

 

Quant à la qualité des soins dont ce monsieur se fait le chantre, elle n’est pas du domaine des administratifs mais elle est un souci constant de chaque kinésithérapeute qui l’assure par une formation permanente. Les professionnels de santé paient leur formation sur leurs propres revenus et leur temps libre. Toute insinuation d’appropriation de notion de qualité de soins est une insulte majeure faite aux professionnels de santé. Monsieur Le président de la sécurité sociale ne peut que revendiquer une qualité comptable donc une restriction des soins.

 

Il est affirmé dans cet article que « 103 milliards de francs de recettes » vont être généreusement donnés « aux professionnels de santé ».

Or, monsieur Spaeth vient d’abaisser de façon autoritaire et unilatérale les tarifs des honoraires des kinésithérapeutes. Ceci vient à l’encontre de ce qu’il affirme précédemment. Les revenus de la plupart des kinésithérapeutes se situent à un tarif lamentable bas de 54 F par heure : Comment assurer la pleine qualité des soins que tout patient est en droit d’attendre, dans de telles conditions ? Il est cependant paradoxal que le gestionnaire en chef donne des leçons d’économie alors qu’il n’hésite pas à rembourser généreusement des soins effectués en service de rééducation dont le coût est 18 fois plus élevé, pour des soins équivalents, qu’en cabinet libéral.(environ 3 milliards d’économie possible.)

 

Les kinésithérapeutes n’accepteront jamais d’être pris en otage dans un système de maîtrise comptable pour rationner des soins auxquels chaque malade est en droit de recevoir.

Hubert JUPIN  représentant national de MK France